Discrimination(s) à l'embauche : quelles solutions ?

Discrimination(s) à l'embauche : quelles solutions ?

Jobs, Alternance, Stage

D'après une étude récente réalisée par l'IFOP, la discrimination à l'embauche a doublé en 20 ans. Si la loi interdit les pratiques discriminantes, la réalité est toute autre.
Focus sur les solutions possibles.

Article mis en ligne le 06/12/2022
Article mis à jour 26/03/2024


Sommaire

La discrimination à l'embauche : de la loi à la réalité

Rappelons-le, tout candidat à un emploi, un stage ou une période de formation en entreprise est protégé par la loi contre les discriminations à l’embauche. Dans les faits, la loi impose donc que les décisions prises par les employeurs reposent sur des critères exclusivement professionnels, et non sur des motifs personnels fondés sur des éléments extérieurs au travail.

Discrimination(s) à l'embauche : la loi

Le Code du Travail interdit toute discrimination, notamment fondée sur :

  • l'origine,
  • le sexe,
  • l'orientation sexuelle,
  • l'identité de genre,
  • l'âge,
  • l'apparence physique,
  • l'appartenance à une ethnie,
  • la situation familiale,
  • l'état de grossesse,
  • les opinions politiques,
  • le handicap,
  • le nom de famille,
  • l'état de santé.

 BON A SAVOIR  
Si aucun de ces motifs ne peut être retenu pour vous écarter lors d'un recrutement, il est aussi interdit de les utiliser pour vous licencier.

Le hic dans tout ça, c'est qu'entre la théorie et la pratique, il y a un énorme fossé...

Discriminations à l'embauche : les faits

L'Institut d'études d'opinion et marketing en France et à l'International en avril 2021 a effectué un sondage auprès de 4 000 salariés français âgés de plus de 18 ans. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, et révèlent que de vrais progrès sont encore à réaliser.

  Les chiffrent qui font froid dans le dos :

  • 49% des recruteurs continuent à demander aux femmes si elles ont des enfants,
  • 62% des femmes sont interrogées sur des questions d'ordre privé contre 38% des hommes,
  • 34% des candidats ayant moins de 30 ans ont déjà subis des discriminations vis-à-vis de leur âge,
  • 52% des musulmans ont déjà été victimes de discrimination lors d’un entretien d’embauche contre 21% de protestants, 19% de catholiques,
  • 27% des interrogés en situation de handicap déclarent avoir été victimes de propos inappropriés, suivi de près par les candidats en situation d’obésité (20%),
  • À compétences égales, pour un poste dans l'accueil, une candidate en surpoids a 6 fois moins de chance d'être recrutée,
  • 10% des homosexuel(le)s ont déjà subi des discriminations lors d’un recrutement.

  INFO UTILE    
Lors d'un entretien d'embauche, les questions sur la vie privée (situation matrimoniale, pratiques religieuses, orientation sexuelle...) sont interdites, et peuvent être l'objet d'une plainte. 

Discriminations à l'embauche : les recours

Les discriminations à l'embauche ne sont pas anodines. Au contraire, ce sont de vraies injustices sur lesquelles on peut agir.
Il existe deux types de recours : l'un civil et l'autre pénal. Explications :

1. LE RECOURS CIVIL

Si vous pensez être discriminé(e) à l'entretien d'embauche, vous pouvez déposer un recours devant le conseil de prud’hommes afin de demander réparation.
Pour être accompagné(e) et conseillé(e), vous pouvez contacter :

L’inspection du travail peut mener une enquête sur les pratiques de l’employeur et prendre des mesures correctives.
Le conseil de prud’hommes peut ordonner à l’employeur de verser des dommages et intérêts à la victime.

2. LE RECOURS PENAL

Vous pouvez porter plainte auprès :

  • du Procureur de la République, 
  • du commissariat de police,
  • de la gendarmerie. 

Vous n'êtes pas seul ! Besoin de soutien ? Consultez le site Halte aux discriminations.